Choisir le statut juridique de sa future boutique en ligne n’est pas toujours chose évidente notamment pour les néophytes. Nous allons dans cet article donner des pistes et des directions pour que vous choisissiez au mieux votre futur statut.
Premièrement:
Votre étude prévisionnelle doit être utilisée comme indicateur sur certains points:
1- Le Chiffre d’affaire sera-t-il conséquent dès la première année?
Si oui, opter pour la création d’une société classique ( EURL, SARL)
2- Le Chiffre d’affaire sera progressivement important à partir de la 3 ème année
Optez soit pour l’auto-entreprise soit pour la micro-entreprise
Il s’agit d’évaluer le Chiffre d’affaire et les quotas imposés par certains statut:
Le régime de l’auto-entreprise tout comme le régime de la micro-entreprise ont un plafond à ne pas dépasser sous peine de changer de statut et de basculer automatiquement en société type EURL ou SARL.
Le plafond pour de la vente en ligne est de : 81 500 € HT de CA
Deuxièmement:
Les choix que vous faites quant à la méthode et à la manière que vous allez vendre sont importants.
Si vous comptez vous fournir chez un grossiste de façon classique :
Achat d’une grande quantité de marchandises
Si vous choisissez l’auto-entreprise, vous ne pourrez pas déduire les charges liés à cet achat. Il faudra donc que votre marge soit conséquente.
Cette marge devra prendre en compte le prix de la marchandise et les côtisations obligatoires. C’est généralement plus du double du prix d’achat de la marchandise.
La moyenne pour déterminer ses tarifs ( multipliez le prix d’achat par deux fois et demi)
Si vous choisissez une société classique, vous pourrez déduire vos charges et jouer d’avantage sur les prix en incluant évidemment les côtisations obligatoires plus importantes pour ce type de société.
Si vous comptez utiliser le dropshipping
Pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, il s’agit de n’avoir aucun stock. Le commerçant en ligne commande directement auprès de son fournisseur en fonction des commandes.
L’avantage de cette méthode est de ne pas avoir de stock à gérer et pas d’invendus.
La marge de manoeuvre sur les prix par contre est très réduite.
Les marges sont généralement faibles. Il faut donc vendre beaucoup pour avoir un CA intéressant.
Autre problème, les cotisations obligatoires étant indexés sur le Chiffre d’affaire et non sur la marge que vous faites, la plupart des auto-entrepeneurs perdent leur petite marge dans les cotisations.
Ce type de vente n’est pas conseillé pour l’auto-entreprise.
Pour la vente en affiliation c’est à peu près la même chose.
Pour ceux qui vont opter pour le dépôt vente
Il s’agit de revendre une marchandise qui ne vous appartient pas. Le bénéfice de ce genre de vente se fait sur un pourcentage sur la vente.
Or là aussi, le statut de l’auto-entreprise n’est pas conseillé. Vous serez là aussi taxé sur le CA et non sur votre marge bénéficiaire.
Exemple concret:
Vous vendez une poussette à 120€, vous donnez ce qui revient au propriétaire de la marchandise et vous gardez 20% de cette somme pour votre commission.
Vous les perdrez presque totalement lors des prélèvements des cotisations.
Si votre marchandise suppose des frais de conditionnements et de livraisons
Si votre marchandise est fragile par exemple, il faudra investir dans tout ce qui a trait à l’emballage.
Si votre créneau est le luxe, il faudra investir dans le’ packaging’.
Si votre marchandise concerne des objets davantage susceptibles d’être retournés comme dans le domaine « électronique », « électroménager ».
Si votre marchandise est volumineuse et coûteuse et suppose des moyens de transports autre que la poste.
Enfin reste le point des moyens de paiement utilisés.
Si vous avez beaucoup de transactions via Paypal , vos marges seront réduites notamment pour les autoentrepreneurs.
Si vous utilisez des plates formes de vente connus comme Ebay par exemple, il faudra déduire les frais d’insertions etc…
Si vous utilisez les comparateurs de prix, il vous prévoir le pourcentage de chaque vente.
N’optez pas pour le régime de l’auto-entreprise ou calculez des marges très conséquentes pour couvrir ces frais.
Troisièmement:
Prévoir votre budget publicitaire. Plus celui-ci sera important, plus la constitution d’une société classique sera conseillée.
Or ce budget publicitaire est lié au choix du produit que vous allez vendre.
Si le produit que vous allez vendre est recherché et rare, vous n’aurez pas à investir massivement dans de la publicité.
Si le produit est totalement nouveau voire inconnue du marché dans lequel vous comptez vous lancer, prévoir un budget communication important et prévoir beaucoup de temps.
Si le produit est sur un créneau très concurrentiel, prévoir un budget publicitaire conséquent.
En gros, plus le budget publicitaire prévu est important, plus il vaut mieux s’éloigner du statut auto-entrepreneur sauf si vous ne comptez pas vivre immédiatement de vos gains.
Certains acceptent de ne rien gagner les premières années pour s’installer et installer leur marque, il faut donc avoir une rente, un salaire pendant ce temps.
En conclusion:
Le statut auto-entrepreneur est un très bon statut pour tester le marché de façon moins virtuelle qu’une étude de marché forcément sujette à erreur.
Ce statut doit être un tremplin vers une vraie société car il est difficile de façon pérenne de pouvoir y gagner sa vie convenablement.